Faites du service avant de faire du produit
Pourquoi 80 % des MVP échouent ? Parce qu’ils sont développés trop tôt, sans avoir validé l’offre. Dans cet article, on explique pourquoi commencer par un service manuel est la meilleure façon de construire un produit utile, vendable et scalable — sans coder dans le vide.

Pourquoi 80 % des MVP sont des erreurs stratégiques
Dans 80 % des projets digitaux qu’on croise, les équipes foncent tête baissée dans la construction du produit.
On parle de jeunes startups, d’entreprises établies, de groupes qui veulent “innover” en lançant une plateforme, un outil, un SaaS. Et presque à chaque fois, c’est le même réflexe : Figma, Stack technique, specs, repo GitHub.
Un MVP dans 3 mois. Et la promesse : “on itérera après”.
Mais dans la réalité, on ne shippe pas un produit. On shippe un fantasme.
Et c’est là que le mur arrive.
Construire un produit trop tôt, c’est s’assurer de se planter
C’est un schéma classique.
Tu imagines l’outil idéal, tu dessines des écrans, tu recrutes un freelance ou une agence, tu dépenses 50 000 à 100 000 CHF, tu fais des démos à des prospects, tu te dis que c’est bientôt bon.
Et tu passes les mois suivants à courir après la bonne feature.
Résultat : tu construis une machine que personne ne sait vraiment utiliser.
Prenons un exemple concret :
Tu veux lancer un outil SaaS pour générer du contenu SEO automatiquement.
Réflexe classique : on code une interface, on branche une IA, on imagine dix options d’export, trois niveaux d’abonnement, et une UX léchée.
Et là, la réalité :
- Personne ne comprend vraiment comment l’utiliser.
- Les clients posent des questions sur des cas que tu n’avais pas anticipés.
- Certaines features ne servent à rien.
- D’autres manquent cruellement.
- Tu galères à itérer car tout est déjà câblé techniquement.
Et tu te retrouves avec un produit trop rigide, pas encore vendu, trop lent à faire évoluer.
Tu as construit une machine sans jamais valider qu’il y avait une vraie tâche à automatiser.
À ne surtout pas faire (même si c’est tentant)
- Construire un MVP avec toutes les features “imaginées en interne”
- Définir une stack technique avant d’avoir parlé à un client
- Lancer un dev avant d’avoir validé une promesse ou un prix
- Prendre des décisions produit en fonction de “ce que le marché fait”
- Dire “on verra avec les retours” sans en avoir les moyens
Le service est ton meilleur prototype
Chez bumps, on l’a appris avec le temps :
Un bon produit vient toujours d’un bon service rendu à la main.
Prenons un encore un exemple :
On accompagne une startup suisse qui voulait lancer un SaaS dans le secteur RH — un outil d’analyse de profils candidats via IA.
Le réflexe initial ? Construire l’interface, brancher l’algorithme, lancer une API scoring, dashboard, et scoring comparé.
Ce qu’on a fait à la place :
On a simulé manuellement tout le process pendant un mois.
On a reçu les CVs, on a évalué manuellement selon les critères internes, on a renvoyé des rapports PDF faits sur Notion.
Résultat :
- On a découvert que les managers ne lisaient jamais les rapports complets.
- Ils voulaient juste un indicateur de go / no-go + un résumé comportemental.
- Ils ne voulaient pas une interface, mais une intégration dans leur outil RH existant.
Sans ce service manuel, on aurait codé 3 mois dans le vide.
Là, on a itéré en live. Et le produit qui a été développé ensuite a été adopté dès la V1.
L’alternative : service à la main + front sexy
Ce qu’on recommande à 90 % des projets early-stage, c’est ça :
1. Crée une interface ultra simple
Pas besoin d’un back-end complexe.
Une landing page bien pensée, un formulaire Typeform, un bouton Stripe, un Airtable embed, un canal Slack privé pour suivre les commandes.
Le front doit être clean, pro, crédible.
Mais tout le moteur, derrière, peut être artisanal.
2. Rends le service toi-même
C’est là que tu apprends :
- Où ça bloque.
- Ce que les clients comprennent de travers.
- Ce qu’ils veulent en plus.
- Ce qui ne sert à rien.
Fais tout manuellement : génération de contenu, analyse, réponse personnalisée, envoi manuel.
C’est du temps bien investi : c’est de l’apprentissage.
3. Automatise uniquement ce qui est répétitif
Quand tu as rendu le même service 10 fois, là tu peux automatiser.
Mais pas tout d’un coup.
Juste :
- Le formulaire de collecte.
- La génération automatique d’un fichier.
- La relance email.
L’automatisation est une récompense de la répétition.
Pas un point de départ.
4. Observe, note, adapte
Là, tu auras de l’or :
- Tu verras les demandes récurrentes.
- Tu comprendras la vraie logique métier.
- Tu identifieras les erreurs de wording, les mauvaises assumptions UX, les besoins de support.
Et surtout : tu sauras ce qui mérite du code.
Et ce qui peut rester manuel ou semi-assisté.
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Tant que vous n’avez pas vendu 10 fois, ne codez rien
On le répète souvent aux équipes qu’on accompagne :
“Si vous n’avez pas réussi à vendre votre service 10 fois à de vrais clients, vous n’avez pas besoin d’un produit. Vous avez besoin d’un pitch qui fonctionne.”
Parce que le seul indicateur qui compte au début, ce n’est pas le nombre de vues sur votre landing.
Ni le temps passé sur Figma.
C’est la vente.
Vendre 10 fois, c’est :
- Trouver une promesse qui résonne.
- Trouver un pricing que les gens acceptent.
- Gérer les objections réelles, pas imaginées.
- Savoir ce qui se vend naturellement… et ce qui demande 14 relances.
Et surtout : c’est comprendre ce qui pousse quelqu’un à sortir sa carte bancaire.
On a vu des dizaines de produits bien construits, bien designés, bien codés… mais jamais achetés.
Parce qu’ils ont été conçus avant de valider une offre vendable.
Chez Bumps, on commence systématiquement par vendre. Même sans outil.
On a déjà signé des projets sur la base d’une landing + Google Form.
Parce qu’on savait qu’on allait livrer à la main, et apprendre en même temps.
C’est seulement après avoir encaissé les premiers paiements qu’on se pose la question du produit.
Et là, on construit exactement ce qu’il faut. Pas plus. Pas à côté.
Le bon produit ne se devine pas, il se découvre
Un bon produit, ce n’est jamais une spec figée. C’est une série de décisions basées sur l’observation directe du besoin, en conditions réelles.
- Tu veux construire une machine ? Commence par faire les gestes à la main.
- Tu veux automatiser une logique ? Assure-toi qu’elle est stable et comprise.
- Tu veux créer une UX fluide ? Regarde des utilisateurs bloquer en live sur ta version Notion + Figma.
Chez nous, les meilleurs produits qu’on a sortis sont ceux qu’on n’a pas codés tout de suite.
On les a d’abord vécus comme un service. On les a pilotés, ajustés, bricolés. Et ensuite, seulement, on a industrialisé.
Check-list de validation avant d’écrire une ligne de code
Si vous avez plus de 2 NON : vous n’avez pas besoin d’un produit. Vous avez besoin d’un service qui tourne.
En résumé
- Le produit ne précède pas le service. Il en est la conséquence.
- Le code est une réponse à un besoin validé, pas un point de départ.
- Figma + Notion + Airtable + Zapier, c’est suffisant pour apprendre énormément.
- Ce qui compte au début, ce n’est pas que ça tourne tout seul. C’est que ça tourne, et que tu comprennes pourquoi.
Tu veux construire quelque chose de solide ? Arrête de dev dans le vide. Fais tourner le service à la main pendant 3 semaines. Observe. Apprends. Et là, seulement là, tu sauras quoi construire. Et surtout : pour qui.
Et si ce rendez-vous changeait la donne ?
Choisissez un créneau, et voyons si on peut faire bouger les lignes ensemble.
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